La profession pastorale en République démocratique du Congo (RDC) s’apprête à entrer dans une phase de régulation sans précédent. Le gouvernement, à travers le ministère de la Justice, a pris des mesures strictes pour encadrer l’exercice du culte religieux. Désormais, tout pasteur devra obtenir un « permis de culte » pour pouvoir exercer légalement.
Cette décision, annoncée par le Garde des sceaux et ministre de la Justice, Constant Mutamba, vise à mettre un terme aux dérives qui ternissent l’image de la profession pastorale en RDC. Les autorités dénoncent les nombreux abus commis par des individus se proclamant pasteurs sans avoir suivi de formation théologique adéquate ni disposant des compétences nécessaires. «On ne peut plus se réveiller un beau matin, sans formation théologique ni prérequis, et se proclamer pasteur. Les abus ont été nombreux, causant des foyers disloqués, des familles brisées, bref, une profonde division sociale », s’est fustigé Constant Mutamba ».
Pour éviter ces abus, le ministre Mutamba insiste sur le respect strict des textes de loi régissant l’activité pastorale. Il appelle également toutes les églises à obtenir leur personnalité juridique dans un délai de trois mois. Passé ce délai, des sanctions seront appliquées contre les contrevenants.
Par ailleurs, une nouvelle réglementation stipule qu’aucune confession religieuse ne peut s’établir dans un rayon de 500 mètres d’une autre, une mesure visant à limiter la prolifération anarchique des églises.
Le permis de culte, qui sera valide pour une période de cinq ans renouvelables, pourra être retiré en cas de manquement grave de la part du pasteur. Cette mesure empêchera alors l’individu concerné d’exercer sur l’ensemble du territoire national.
MAGNAWOE koudjo
