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Le 4 octobre 1984, Thomas Sankara, alors président du Burkina Faso, marquait l’histoire en prenant la parole pour la première fois à la tribune des Nations unies. Ce discours marqua le début d’un mythe : celui de l’homme d’État révolutionnaire, en avance sur son temps, qui dénonçait les injustices du monde.
Nommé président quelques mois plus tôt, après avoir rebaptisé l’ancienne Haute-Volta Burkina Faso — le « pays des hommes intègres » —, Sankara aborda, avec passion et fermeté, les grandes questions géopolitiques qui tourmentaient la planète. Dans un discours d’une heure, il traita de sujets aussi divers que la guerre en Afghanistan, le conflit israélo-palestinien, la famine mondiale et la destruction de l’environnement. Ce qui frappait alors, c’était son audace et son refus de se plier aux règles diplomatiques qui prédominaient dans ce lieu symbolique.
Sankara ne cherchait pas à plaire aux puissances mondiales. Au contraire, il s’élevait contre l’impérialisme, le néocolonialisme et le poids écrasant de la dette qui étouffait les nations africaines. Il dénonçait un ordre mondial injuste, dans lequel les puissances occidentales enrichissaient leurs industries au détriment des peuples du Sud. Selon lui, seule une transformation radicale des relations internationales pouvait offrir un avenir meilleur.
Le message de Sankara allait au-delà de l’Afrique. Il était un appel à la solidarité mondiale et à la résistance contre les systèmes d’oppression. Sur l’environnement, par exemple, il était visionnaire, soulignant déjà l’urgence de protéger les écosystèmes mondiaux.
Son discours résonne encore aujourd’hui. Les thèmes abordés — la guerre, les inégalités économiques, la crise écologique — sont toujours au cœur des débats internationaux. Sankara est resté une figure emblématique, tant pour la jeunesse africaine que pour les mouvements progressistes mondiaux.
Tragiquement, son combat pour l’indépendance et la justice sociale prit fin brutalement le 15 octobre 1987, lors d’un coup d’État orchestré par ses propres proches. Mais, même 40 ans après, les paroles de Thomas Sankara à l’ONU demeurent un phare pour tous ceux qui luttent pour un monde plus juste et égalitaire.